ENQUÊTE
Ma chère lectrice, mon cher lecteur,
Depuis quelques semaines, elle venait tous les vendredis à sa banque retirer les 10 000 € de ses économies.
Puis chaque lundi, elle revenait les déposer à nouveau.
Jusque-là, les employés de la banque se moquaient de l’habitude étrange de cette petite vieille avec son fichu et sa canne qu’ils appelaient la folle.
Mais ce lundi, ils ne riaient plus.
Nous sommes à Paphos, Chypre, en 2013 et la crise chypriote vient d’éclater : les banques sont fermées, les transferts sont gelés, on parle de saisir 10 % des épargnes de tout le monde. Il faut faire la queue pendant des heures pour espérer retirer quelques dizaines d’euros à un distributeur afin de s’assurer du strict nécessaire.
Mais « la folle », celle qui faisait rire les banquiers, n’a pas tous ces problèmes.
Elle racontera au Greek Reporter que son fils, économiste, l’avait prévenue de la mauvaise situation des banques de l’île et lui avait dit : « Si quelque chose se passe, ce sera le week-end ».
Retirer ses économies le vendredi et les remettre le lundi, voilà tout ce qu’il fallait faire à Chypre pour être l’abri et continuer à faire travailler son argent pendant la semaine.
Pas besoin de grands transferts internationaux, pas besoin d’être Bernard Arnault ou de mettre en place des stratégies compliquées… Une petite vieille avec son fichu et sa canne pouvait y arriver.
Sans même avoir besoin d’un ordinateur, ça vous dame le pion aux investisseurs les plus chevronnés et les plus sophistiqués.
Aujourd’hui, votre épargne est menacée comme elle l’était à Chypre en 2013.
Les banques et les assureurs sont dans une situation plus que préoccupante et si les banques centrales veulent vous faire croire qu’elles peuvent sauver tout le monde, c’est faux et nous allons voir pourquoi dans cette enquête.
Oh, ce n’est un secret pour personne, l’économiste Jean-Marc Vittori a prévenu dans Les Echos que « L’épargnant va payer la facture de l’épidémie ».
Et cela lui paraît normal, cela leur paraît normal à tous : c’est si facile, il n’y a qu’à se servir !
Oh, ils vous gardent bien de vous dire que :
La vérité que vous ne devez surtout apprendre c’est que derrière les relevés de vos banques et de vos assureurs… Le compte n’y est pas.
Cela date de bien avant le mois de mars 2020 et l’éclatement de la crise… Et ce N’est certainement PAS à vous de payer cette facture imposée par des banquiers en banqueroute.
Une partie de l’argent que vous pensez avoir économisé année après année N’existe tout simplement PAS et si vous ne faites rien, il disparaîtra pour de bon.
Et si la Russie a pu boucher les trous de la petite île de Chypre (pas l’Europe… La Russie alors que Chypre est dans l’Euro !), personne ne peut sauver une économie de la taille de la France et même de l’Europe toute entière… Et les banques centrales pas plus que les autres, nous allons le voir ensemble. Oui, la France n’est pas Chypre, cela a des avantages… mais également des inconvénients.
Je vais vous expliquer comment cela est arrivé, comment les mensonges se sont accumulés depuis 20 ans et comment ils ont détruit bien plus que notre épargne, nos sociétés toutes entières.
Vous pensiez assurer votre retraite, financer les études de vos enfants, les aider à démarrer dans la vie ou tout simplement faire face aux aléas de la vie… Mais tout cet argent – et enrichir encore plus – ceux-là mêmes qui nous plongent collectivement dans une misère noire.
Je m’appelle Guy de La Fortelle.
Je rédige le service d'information L’investisseur sans costume ainsi que la lettre confidentielle Risque & Profit
Le 23 novembre 2017, j’envoyais à mes lecteurs une mise en garde formelle : « N’achetez plus une action en bourse ! »
J'avais intitulé ma lettre : « Ils veulent vous refaire le coup de 1999 et 2007 » en référence aux 2 dernières crises durant lesquelles nos banquiers avaient DÉJÀ flêché nos épargnes en Bourse, au pire moment.
À l’époque, ils disaient TOUS l’inverse. Politiques, journalistes et banquiers avaient unanimement décidé d'envoyer votre épargne en bourse.
En janvier 2018, le gouvernement avait organisé un « Grand Rendez-Vous de l’Investissement Productif ». Banquier, assureurs et députés y avaient discuté du meilleur moyen d’investir votre épargne sur les marchés financiers… Les experts étaient formels.
Depuis le CAC 40 a dévissé trois fois : de 10%, puis 20 et 30%. Il y a un mouvement baissier structurel qui prend de plus en plus d'ampleur.
Et si cette crise a pris tout le monde par surprise, certains étaient mieux préparés que d'autres. Cela aurait pu être vous.
De toute manière, en France, la bourse fait n'importe quoi depuis 20 ans : ce n'est plus un bon investissement de long terme ET ENCORE MOINS AUJOURD'HUI :
Les journaux ont la mémoire sélective. Voire pas de mémoire du tout.
En France nous sommes toujours en retard. Nous revenons en bourse quand il faut en sortir.
Cela s’est passé ainsi en 2001 et encore en 2008… Ce n’est pourtant pas si loin.
Je ne sais pas si vous vous souvenez de la chute de Lehman Brothers en 2008.
BNP Paribas avait bien failli exploser en vol après avoir gelé 2,2 Mds de dollars de crédits subprimes : ils ne valaient tout d’un coup plus rien. La Société Générale s’était enfoncé dans l’affaire Kerviel pour une facture de 5 milliards d’euros.
Mais tout allait très bien Madame la marquise…
Alain Minc trouvait que la crise était essentiellement psychologique. Patrick Artus, patron de la recherche chez Natixis, estimait que la crise était finie en mai 2008.
Ces gens auraient dû être mes héros. Je suis fils et petits-fils de financiers. J'ai fait ma grande école de commerce parisienne (l'ESCP) : J’étais appelé à rejoindre les rangs des banquiers policés, gendres idéaux à costume trois pièces et souliers à boucle.
Mais je me suis égaré en chemin. Sur un coup de tête, je suis parti aux États-Unis loin de New-York et Washington.
J’ai vu 700 000 américains perdre leur travail chaque mois, plus d’un million de familles mises à la rue du jour au lendemain.
Je l’ai vu de mes yeux et je le vois depuis monter en France, sans la brutalité américaine mais plus sournoisement et avec la même ampleur.
Par un hasard extraordinaire, j’ai croisé le chemin d’un investisseur américain légendaire, Bill Bonner.
Avec son groupe d’investisseurs, il a prédit depuis 40 ans : la crise de 1987, la chute de l’URSS, l’éclatement de la bulle Internet de 2001 puis de la bulle immobilière de 2008. Ces gens sont sérieux.
Il m’a invité à le rejoindre ainsi que son équipe de l’autre côté de l’Atlantique. Nous avons tout quitté avec mon épouse et un nouveau-né sans filet, ni protection. J’ai eu la frousse de ma vie, mais je ne regrette rien.
Je vous dis cela car j’ai rencontré là-bas ces investisseurs de légende, au travail inégalé en France.
J’ai croisé la route d’Alan Greenspan, ancien gouverneur de la Réserve Fédérale Américaine qui se souvient encore de l’époque de l’étalon-or.
(Exceptionnellement, j'ai mis un costume pour rencontrer Alan Greenspan)
En 2020 aussi, les conditions de la crise financières étaient réunies.
Car derrière la bonne excuse du virus, la vérité est que derrière nos banques et nos assureurs, le compte n'y est pas.
Aujourd’hui le compte n’y est pas pour 10 000 épargnants à qui l’on a gelé l’assurance vie parce que leur conseiller avait investi dans un fonds H2O.
Et derrière les investissements très compliqués d’H2O, le compte n’y est pas.
Normalement, l’assurance vie est une épargne toujours disponible. C’est notamment pour cela qu’elle est l’investissement préféré des français qui l’utilisent essentiellement en épargne de précaution.
Mais la loi Sapin 2 de 2016 a changé cela. Elle autorise les assureurs et les autorités à geler vos assurances vie.
Bien sûr, lors du vote de la loi, ils vous ont dit que cela ne changeait rien pour vous et même que vous étiez désormais mieux protégés ! Venez donc dire cela aujourd’hui aux 10 000 épargnants qui se sont retrouvés avec leur épargne bloquée du jour au lendemain.
10 000 épargnants environ sont aujourd’hui bloqués parce que la loi Sapin 2 l’a permis et parce qu’on les a fait investir dans un fonds beaucoup trop risqué et invendable, totalement illiquide… Qui s’appelle H2O, comme l’eau. C’est vous dire si ces gens sont cyniques.
Mais plutôt que de dire aux assureurs : vous ne pouvez pas mettre des choses aussi risquées dans une assurance vie ; ou aux assurés : l’assurance vie N’est PLUS une épargne liquide et de précaution ils ont laissé le mensonge s’installer en s’assurant de pouvoir tout bloquer le jour où cela déraperait.
Comprenez bien mon cher lecteur qu’ils avaient déjà tout cela en tête dès 2015 lorsqu’ils ont mis en branle le processus législatif.
Ce qui arrive aujourd’hui était prévu, anticipé par la loi, non pour vous protéger mais pour vous piéger dans le système le jour où les problèmes arriveraient.
Et si les fonds H2O étaient bien trop complexes et risqués, ils ne sont pas une exception : ils sont un précurseur.
Malheureusement vous ne pouvez DÉJÀ plus retirer votre épargne en espèces en France comme le faisait la petite vieille de Paphos.
Allez donc essayer de retirer ne serait-ce que 5 000 ou 6 000 € de votre compte : vous verrez votre banquier lever les bras, rouler des yeux, il vous dira qu’il faut commander les espèces au moins 15 jours en avance, qu’il devra vous signaler à Tracfin, l’agence de lutte contre « les circuits financiers clandestins » et cela vous coûtera sans doute très cher en frais.
La fin de l’argent liquide, c’est la grenouille dans le pot d’eau chaude et nous sommes déjà au stade terminal avec fin des retraits en espèce au guichet, fin du billet de 500 €, disparition des distributeurs… Le filet est déjà presque refermé sur votre argent.
Mais cela ne veut pas dire qu’il n’y a rien à faire.
Je n’ai pas peur mon cher lecteur de me faire traiter de « fou » comme cette petite vieille qui s’intéressait plus au fond des choses qu’à son image et aux apparences.
Vous connaissez l’adage : d’abord ils vous ignorent, ensuite ils se moquent et vous traitent de fou, puis ils vous combattent et enfin vous gagnez.
Et si vous non plus n’avez pas peur de RÉSISTER, continuez votre lecture, nous allons explorer aujourd’hui comment nous pouvons organiser la résistance de notre épargne et la résistance tout court.
La situation est simple.
Votre argent à la banque et chez votre assureur NE vous appartient PAS.
D’un point de vue purement comptable, la banque vous doit de l’argent : elle a une DETTE envers vous.
Et aujourd’hui la banque N’a PAS de quoi honorer cette dette : de quelque manière que l’on regarde, le compte n’y est pas.
Et si la banque n’a pas de quoi vous rembourser : tant pis pour vous. Ce n’est pas la garantie des dépôts qui pourra quoi que ce soit, j’y reviens.
La banque n’a pas une sorte de coffre-fort numérique dans lequel elle garde votre épargne ni même une petite partie au cas où.
Je vais peut-être vous choquer, mais la réalité est que La banque n’a pas d’argent, elle n’a que des dettes et des créances : des gens qui lui doivent de l’argent et d’autres, comme vous, à qui elle en doit.
La banque doit de l’argent à ses actionnaires (via ses fonds propres), à ses créanciers et à vous, en tant qu’épargnant, essentiellement.
De l’autre côté, il y a tous ceux à qui la banque fait crédit : les États qui doivent financer leurs déficits, les entreprises qui veulent se développer ou ont besoin de trésorerie, sans oublier les particuliers, essentiellement pour nos projets immobiliers.
C’est le bilan de la banque et l’on parle de « capacité bilancielle » pour décrire ce que la banque peut se permettre de prêter en fonction de ses actifs : capital social, obligations, dépôts, réserves…
L’intérêt du banquier est de maximiser sa capacité bilancielle : toucher le plus d’intérêt possible de la part de tous ceux à qui il prête de l’argent d’un côté et en verser le moins possible à ceux à qui il en doit.
Mais depuis bientôt 10 ans, les banques européennes sont tombées en faillite virtuelle à cause de la baisse des taux : elles doivent payer plus d’intérêt à leurs actionnaires qu’elles n’en gagnent avec leur activité de crédit.
C’est d’ailleurs pour cela que les cours de Bourse des banques ne valent plus rien depuis 2008 : personne ne veut investir dans une société en faillite.
Depuis 2008, les banques ont perdu 85 % de leur valorisation : c’est un véritable carnage.
Je ne parle pas d’une banque mais de tout le secteur des banques européennes.
Bien évidemment, aucun banquier, aucun régulateur ne vous dira que les banques sont en faillite.
Ils vous diront tout le contraire.
Ils vous disent qu’ils ont fait des choses extraordinaires pour sauver nos économies et les rendre plus robustes. Ils s’envoient des fleurs par camion.
Ils vous promettent que tout va bien, ils vous apportent des livres entiers de preuves avec des acronymes incompréhensibles et des ratios obscurs sauf que la réalité simple est que PERSONNE ne veut investir dans une banque aujourd’hui.
Entre les promesses et l’argent, m’est avis qu’il vaut mieux suivre l’argent : si l’argent fuit les banques, peut-être dévrillons-nous aussi le faire, débancariser, au moins en partie nos patrimoines et nos épargnes.
Les banques ne sont jamais sorties du piège de 2008 pas plus qu’elles ne sont sorties du confinement. Il n’y a aucun début de reprise pour les banques, elles sont aujourd’hui dans une situation pire encore qu’en 2008 lorsque le système financier a failli s’effondrer sur lui-même.
Aujourd’hui le secteur bancaire vaut 10 % de moins qu’en mars 2009 et il n’y a aucun rebond comme en 2009, personne pour penser que les banques européennes ont atteint leur point bas !
Bien sûr, le système ne s’est pas effondré après 2008.
D’accord.
Mais ce n’est pas parce que vous avez survécu à une crise cardiaque que la prochaine ne vous tuera pas.
C’est l’inverse : La crise de 2008 a détruit nos défenses et nous sommes aujourd’hui plus vulnérables que jamais.
Nous sommes également arrivés à un stade où le remède devient pire que le mal.
Chaque crise est traitée depuis la fin des années 1970 par une baisse des taux, entre - 5 et - 12 % aux États-Unis.
La baisse fut de -3 % en 2000 et 2008 pour l’Euro qui est à la traîne des États-Unis.
Avant la crise de mars 2020, les taux directeurs étaient à -0,5 %.
Si demain ils appliquent le remède qui a « sauvé » l’économie en 2008, cela signifie baisser les taux à -3 ou - 4 %, c’est-à-dire qu’ils détruisent 3 à 4 % de votre épargne chaque année.
Êtes-vous d’accord ?
Il ne s’agit pas d’un impôt perçu par la collectivité pour la collectivité, il s’agit des banques qui décident toutes seules de réduire leur dette envers vous, car n’oubliez pas que votre argent à la banque est une dette qu’elle a envers vous… Et le compte n’y est pas.
Et cela n’a rien à voir avec le covid.
Fin 2018, plus d’un an avant l’apparition du virus sur nos radars, le cabinet de conseil allemand ZEB, cabinet de référence dans les services financiers, a publié son rapport annuel sur les banques, à l’intitulé inouï : « traverser la tempête ultime ».
Dès la présentation, vous pouvez lire :
« Une décennie après la crise financière, les 50 grandes banques européennes se débattent toujours pour retrouver une rentabilité pérenne. Les perspectives sont encore plus déroutantes. […]
Même dans le scénario le plus optimiste et le moins probable d’un « Euroboom » les banques échoueront à répondre aux attentes de rendement des investisseurs ou à constituer suffisamment de réserves. »
Les banques ne sont structurellement pas rentables : c’est la façon polie de dire qu’elles sont en faillite.
Mais aujourd’hui, ils veulent vous faire croire que c’est tout la faute au virus.
Ils se moquent de vous de façon OBSCÈNE, car ce qui nous arrive depuis 10 ans était attendu depuis 40 ans !
Il y a déjà près d’un demi-siècle que nous savons que la banque est la sidérurgie de demain, c’est-à-dire une grosse catastrophe en puissance, si ce n'est que l’on ne parle pas de tôle mais de votre argent.
Cette phrase est issue d’un rapport produit en 1977 par un jeune inspecteur des finances de 28 ans, inconnu mais ambitieux : Alain Minc.
Oui, il nous faut remonter à l’époque où Alain Minc était jeune.
Ce que l’on appelle aujourd’hui le rapport Nora-Minc prévoyait déjà les grandes difficultés à venir des banques, et nous n’y avons rien fait.
Ou plutôt, ils n’y ont rien fait, car après tout, peu importe : au pire c’est nous qui payons.
Et ce jour vient, car le compte n’y est pas.
Si une banque fait faillite, ce n’est pas grave, il suffit à la banque centrale d’imprimer un peu plus d’argent pour la sauver.
Il y a quelques années, selon Monsieur Hollande, tout était gratuit parce que l’État payait.
Aujourd’hui, tout est gratuit parce que ce sont les banques centrales qui paient : il y a le même mensonge derrière, c’est toujours vous qui payez sauf qu’à la place du contribuable, c’est avec votre casquette d’épargnant que vous passez à la caisse.
Une banque centrale ne crée pas de valeur, elle ne crée que de la monnaie, indirectement, et c’est très différent.
À chaque fois que la BCE « sauve » ou « relance », elle ne fait que déplacer des richesses avec un effet retard entre celui qui touche et celui qui ne touche pas l'argent de la banque centrale.
Le principal problème des banques est qu’elles ont pris trop de risque. Trop d’entreprises à qui elles ont fait crédit qui ne peuvent pas les rembourser.
Mais si les entreprises ne peuvent pas rembourser la banque, alors c'est aux actionnaires de la banque de vous rembourser l’épargne que vous leur avez confiée avec leurs fonds propres.
C’est aussi simple que cela : si une banque est mal gérée, c'est aux actionnaires de payer et s'ils ne peuvent pas, alors la question de la facture se pose collectivement, politiquement.
Mais plutôt que de laisser les banques, mal gérées, faire faillite, nous avons sauvé les actionnaires de ces banques à partir de la fin des années 1990 et le sauvetage emblématique aux États-Unis de LTCM en 1997.
Se sachant protégés les banquiers ont pris de plus en plus de risque et 2008 est arrivé et les banques centrales ne pouvaient plus sauver les banques de manière conventionnelles.
Au lieu de prendre les pertes, elles ont pris les risques : elles ont racheté les actifs de la banque afin de l’inciter à prêter plus, ce sont les fameux QE.
Plutôt que de liquider les entreprises déficitaires et défaillantes, elles ont incité les banques à leur prêter encore plus en espérant que l’entreprise défaillante devienne vaillante.
C’est un peu comme si vous congelez une viande avariée : elle ne va pas redevenir bonne lorsque vous la cuirez, et elle ne vous sert à rien tant qu’elle est congelée, elle ne fait qu’arrêter temporairement d’empester et de contaminer tout votre frigo.
Elles ont d’abord racheté les dettes des États envers les banques, puis celles des grandes entreprises les plus solides, et désormais elles rachètent même des dettes spéculatives même si elles ne l’avouent pas encore clairement.
Bien sûr, pour soutenir les banques, elles rachètent les actifs un peu plus cher que ce que les banques ont payé et le prix d’un actif qui monte, ce sont des taux qui baissent.
Plus la banque centrale sauve, plus les taux baissent… Et plus vous payez.
Les taux sont déjà à -0,5 % en Europe… Êtes-vous prêts à payer -3 % à -4 % de taux négatif sur votre épargne ?
Aujourd’hui les banques vous font payer indirectement ces 0,5 % de taux négatifs par une forêt de frais toujours plus importants et injustifiés. Cela marche pour un taux à -0,5 % mais ce n’est pas tenable à -3 ou -4 %.
Comme le souligne l’économiste d’Harvard et ancien du FMI Kenneth Rogoff, les banques vont devoir vous prélever ces taux profondément négatifs. Car le compte n’y est pas.
En 2016, Kenneth Rogoff a publié « La Malédiction du cash ».
Dans cet ouvrage, Rogoff plaide pour la fin de l’argent liquide.
Son argument est simple : à chaque crise les banques centrales doivent baisser les taux d’intérêt.
Or les taux sont déjà à zéro.
Lors de la prochaine crise (aujourd’hui donc), il faudra faire baisser les taux en territoire profondément négatif.
Depuis la parution de l’ouvrage, Rogoff oscille entre des taux à -4 et -6 %.
Mais bien sûr, les espèces ne perdent pas leur valeur faciale, alors pour éviter que nous nous jetions sur le cash, il faut, si ce n’est l’interdire, le réprimer fortement.
L’idée de Rogoff de taxer nos épargnes est aussi développée depuis des années par le FMI, la Banque des Réglements Internationaux ou le Boston Consulting Group.
C’est d’ailleurs ce qu’implique Christine Lagarde, à la tête de la BCE lorsqu’elle affirme :
« On sera plus contents d’avoir un emploi que d’avoir une épargne protégée ».
Sauf que l’économie n’a créé aucun emploi avec les 380 milliards que nous avons DÉJÀ payé à cause de la baisse des taux.
Et si nous devions en payer 1 000 de plus, cela serait-il mieux ? Non bien sûr puisque tout cet argent ne sert pas à créer des emplois mais à réduire ce que les banques nous doivent… Car le compte n’y est pas.
Je pense que vous avez compris mon cher lecteur. Ce n’est pas l’effondrement des banques qui nous pend au nez mais la taxe ultime, cynique et inique des taux négatifs.
C’est à cela qu’il faut d’abord nous préparer.
Mais le pire est que le sacrifice de notre épargne ne va pour autant pas sauver les banques ni faire repartir l’économie… Ce n’est pas un mal pour un bien, c’est un mal pour un pis.
Et cela aussi, ils le savent très bien.
Début octobre, la BCE a publié un rapport pour le développement d’un Euro digital.
Un "Euro digital" pour la BCE est :
Ce rapport étudie différents scénarios dans lesquels nous aurions besoin d’un euro digital indépendant des banques.
Le scénario 5 du rapport sur l’Euro digital en particulier étudie la possibilité d'une "panne" du système bancaire :
« Des pannes des systèmes de paiements, banques en ligne et retrait d’espèces aux distributeurs qui pourraient perturber significativement les paiements quotidiens et entamer la confiance dans le système financier en général ».
Les auteurs du rapport se cachent derrière des scénarios de catastrophe naturelle ou de cyberattaques sans se préoccuper qu’en cas de catastrophe, c’est-à-dire d’absence de réseau et d’électricité, un Euro digital ne fonctionnerait pas mieux qu’une carte bancaire ; ni que les services informatiques des banques sont incroyablement mieux préparés pour nous protéger de cyberattaques que 5 fonctionnaires en costume 3-pièces dans un bureau de Francfort.
Le fait est que la BCE s’inquiète en ce moment même d’une « panne des banques ».
Et son Euro digital a cet incroyable avantage de rester sous son contrôle à l’inverse des espèces ou d’autres monnaies digitales (ou cryptomonnaies) indépendantes : nous sommes toujours piégés dans ce système et nous n’avons toujours pas notre compte.
Le compte n’y est pas mais ce n’est pas grave, l’État garantit nos dépôts bancaires à hauteur de 100 000 € et d’assurance jusqu’à 70 000 €.
Nous savons tous que les fonds de garantie ne représentent même pas une goutte d’eau par rapport aux encours.
Il y a 4,7 milliards pour les banques. Cela représente 0,2 % du bilan… De la BNP (2 200 milliards).
Pour autant, on entend parfois que la BCE pourra toujours imprimer plus.
Mais vous ne pouvez pas assurer un système de création monétaire par le crédit par encore plus de crédit.
C’est comme si vous vouliez éteindre un incendie avec de l’essence… Vous pouvez toujours essayer. Mais sans moi.
Les encours des comptes courants sont au bilan des banques, ceux de vos assurances vie sont au bilan des assureurs, reste le livret A.
Avant, vos encours étaient à la Caisse des Dépôts et servaient à financer les HLM et d’autres projets sociaux.
Mais depuis 2008, la Caisse de dépôts ne concentre plus que 65 % des encours, le reste étant au bilan des banques.
De plus, les prêts sociaux de la Caisse des Dépôts ne permettant pas de couvrir l’intérêt du Livret A, la Caisse des Dépôts place une partie de l’encours sur les marchés pour compenser : derrière l’opacité de la gestion du livret A se cache une bombe dont nous ne connaissons pas la portée.
Il est essentiel de débancariser en partie votre épargne aujourd’hui.
Votre épargne en banque et chez les assureurs supporte 2 risques majeurs de taux profondément négatifs et d’effondrement.
Et si le pire n’est jamais sûr, il finit toujours par arriver selon la maxime de l’ingénieur aérospatial Edward Murphy, père de la célèbre loi de Murphy :
« Tout ce qui est susceptible d’aller mal, finira par aller mal »
C’est comme cela que l’on construit une fusée, en la préparant à tout et c’est comme cela que nous devrions gérer notre épargne et que nos banquiers devraient travailler.
Ce n'est pas parce que le pire n'est jamais sûr que nous ne devons pas nous y préparer.
Mais les banquiers sont aujourd’hui plus occupés à sauver leur place que notre épargne alors c’est à nous de prendre les choses en main.
Depuis de nombreuses années, je travaille à l'alternative aux investissements en banque et assurance vie afin de :
Comme la petite vieille de Paphos qui a protégé son épargne de la crise chypriote avec des bouts de ficelle et beaucoup de bon sens, ce ne sont pas de solutions magiques ni extraordinaires.
Je les développe mois après mois dans un service d'investissement que j'appelle Risque & Profit.
Il s'agit simplement de réfléchir en dehors du cadre bancaire et de nous libérer du piège dans lequel nous enferme notre banquier qui veut nous empêcher de prendre notre autonomie.
Il s'agit de penser comme un ingénieur aérospatial qui se prépare au pire et comme une vieille chypriote qui fait avec les moyens du bord.
Cliquez ici ou sur le bouton ci-dessous pour découvrir comment.
www.investisseur-sans-costume.com ı Tout droit réservé ® 2020 ı mentions légales